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maîtresse de Justine fut plus fatiguée de cette scène, qu’elle ne l’était de celles où la soumettait son époux. Oh ! foutre, disait Gernande, en se faisant sucer par Justine, voilà qui est délicieux : je n’ai jamais rien vu qui m’échauffât la tête à ce point ; j’aime cette Dorothée à la fureur ; et si j’avais une semblable femme, je ne l’aurais jamais rendue ma victime… Ah ! suces, Justine… suces… tâches que mon foutre coule en même-tems que celui de cette coquine ; mais les desirs de Gernande, irrités sans être satisfaits, n’eurent point l’issue desirée, et la d’Esterval se lassa, avant que celui qui dérobait ses plaisirs, fût arrivé au terme des siens. Dégoûtée de sa jouissance, elle jeta sur elle des yeux de mépris, elle l’insulta, elle lui répéta plusieurs fois que son époux était bien bon de la laisser vivre si long-tems ; elle dénigra les charmes dont elle venait de s’enivrer, les profana, les molesta, et sortit, en disant qu’elle allait conseiller à son mari de prendre bientôt un parti ferme sur une aussi méprisable épouse.

À peine Dorothée fut-elle sortie de la chambre de madame de Gernande, que le patron y passa avec Justine ; et prenant son texte de