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voilà-t-il pas Dorothée qui vomit. — Je suis saoule, moi. — Eh bien, fais-toi foutre, garce, lui dit son mari en lâchant un gros pet, cela dégrise. — En vérité, mon oncle, dit Bressac, nous prenons, chez vous, bien des libertés. — Ne vous gênez pas, mes amis, j’aime tout cela, il faut peter, chier, vomir, quand on est saoul ; il faut décharger ; tout cela soulage. Bressac, soutiens donc Dorothée ; pressée par le vit de ce petit garçon qui l’encule, ne vois-tu pas qu’elle va tomber ? — Par où diable voulez-vous que je la prenne, dit Bressac, la putain, inondée de ses vomissemens par ici, nage maintenant par là dans la merde qu’elle vient de faire. — Eh bien, dit Gernande, qu’un giton nettoye tout cela ; aidez-lui, Justine. D’Esterval, demandez à votre femme si elle veut se coucher ? — Me coucher !… double-Dieu ! répond Dorothée ; et non, non, je veux foutre ; c’est fini maintenant, je n’ai plus rien dans le ventre ; me voilà prête à recommencer. — Allons chez votre femme, mon oncle, je vous en conjure, dit Bressac ; la diversion est nécessaire : que Justine aille la prévenir. Tout s’exécute, pendant que nos vilains, se soutenant à peine, essayent leurs forces pour voler à d’autres infamies.