Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

me fait trouver bien excusable aux yeux des gens qui pensent comme moi… Puis, faisant approcher Dorothée… Elle est belle, au moins, votre femme… extrêmement belle, mon cousin… permettez-vous ? Et le vilain troussant Dorothée par derrière, lui examina les fesses un moment. Voilà, sur ma parole, un fort beau fessier, continua-t-il ; un peu masculin ; mais je l’aime mieux ainsi. Vous n’avez jamais eu d’enfans, j’espère ? — Non, en vérité, monsieur, je ne m’expose point à de pareilles bêtises ; mais si, par quelqu’imprudence, un tel malheur venait à m’arriver, deux ou trois verres de sabine[1] m’auraient promptement débarrassée. — Ah ! bien, bien, je vois qu’elle est fort aimable, votre femme ; elle forme, avec la mienne, un délicieux contraste ; il me tarde de les réunir. Desirez-vous, monsieur, dit d’Esterval, que je vous

  1. La sabine est reconnue pour un des plus puissans emménagogues qu’il y ait ; elle provoque la sortie du fœtus et de l’arrière-faix : quelques jours de son usage rendent l’avortement immanquable. C’est un petit arbuste, toujours vert, qui porte des fleurs mâles et des fleurs femelles, sur différens pieds ; elle vient naturellement dans tous les climats. On