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tout n’est pas dans le même ordre. Je suis magicien, ma fille ; rien ne peut ni troubler, ni deviner mes pièges ; continues d’essayer ; la vertu, la religion, l’honneur, tout te le commande ; mais je crains bien que tu ne réussisses jamais. On se mit au lit. Le mari et la femme ayant témoigné, chacun de leur côté, l’envie de passer le reste de la nuit avec Justine, il fut résolu que, pour mettre tout d’accord, elle coucherait avec les deux, dans le grand lit de la maison. Objet des caresses de l’un et de l’autre, l’obéissante Justine était obligée de présenter à-la-fois le devant à madame, et les fesses à monsieur. Tantôt branlée, tantôt foutue, tantôt caressée ou battue, l’infortunée fut à même de se convaincre là que tout ce qu’elle avait fait au couvent de Sainte-Marie n’était que le prélude des scènes libidineuses qui lui restaient à exécuter chez ces nouveaux modèles de luxure et de scélératesse. La cruelle Dorothée, féroce dans ses goûts, voulut fouetter Justine ; son mari la lui tint ; et la pauvre enfant fut étrillée comme elle ne l’avait été de ses jours. Ce couple scélérat se plaisait à la faire courrir nue, sans lumière, d’un bout de la maison à l’autre, en l’effrayant de la vision des ca-