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mettre à la peine portée dans le douzième article[1] ; les trois autres s’opposèrent à cet avis, non parce qu’ils le croyaient trop cruel, mais simplement en raison de ce que cette exécution interrompait trop la séance. Justine fut donc simplement condamnée à recevoir deux cents coups de fouet de la main de chaque moine, qui lui furent appliqués sur-le-champ, et avec cette sorte d’énergie, qui communément s’emploie quand on bande, comme le faisaient ces messieurs.

Fleur-d’Épine, qui servait Sylvestre, offrit bientôt à la société le même genre de délit : ce barbare père de Mariette voulut contraindre l’amie de sa fille à lui brûler les tetons avec un fer rouge. Fleur-d’Épine résista ; Sylvestre furieux… Sylvestre qui bandait comme un âne, et dont le foutre exhalait par tous les pores, se chargea lui-même de la correction ; et, se servant d’un gros gourdin, il rossa si cruellement cette malheureuse, qu’on fut obligé de l’emporter presque morte. Ceci devenait une faute contre les réglemens de la société. Severino demanda compte à Sylvestre de sa conduite ; les punitions devaient être im-

  1. Voyez page 147 du deuxième volume.