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expirer Euphémie, et pour m’accabler d’invectives. Jeune imprudent, lui dis-je en jouissant délicieusement de mon crime, vois tes billets, et tous les droits que tu m’as donné sur toi… Si tu dis un mot, je te perds ; ce meurtre-ci, lui-même, sera réputé ton ouvrage ; Hélène et moi témoignerons tes atrocités, et tu périras sur un échafaud. Je bande encore : voyons ton cul. Je foutis autrefois une maîtresse sur le cadavre de son amant ; je veux aujourd’hui foutre l’amant sur celui de sa maîtresse, afin de pouvoir prononcer sur celle de ces deux actions qui procure le plus de plaisir. Jamais égarement ne fut semblable. Hélène me faisait baiser son beau cul, pendant tout cela ; le valet, qui l’avait aidée, m’enculait ; je foutis le cadavre d’Euphémie ; je le fis foutre à son amant. Rassasié d’horreurs, j’envoye chercher l’officier de justice ; Hélène et moi nous déposons contre Imbert ; les billets font foi : j’ajoute qu’ayant, malgré nous, conduit sa maîtresse dans cette maison, voilà où sa jalousie l’a porté. Imbert, malgré son jeune âge, se trouve convaincu de crimes si atroces, qu’il est exécuté. Et je respire ! et moi, l’instrument, l’auteur de tous ces désordres, je vis en paix ! Le ciel me ré-