tant d’étalage. — Il faut que je passe pour ta mère, avec ce titre je te prostituerai moi-même ; Elise et Raimonde seront tes parentes : nous trafiquerons également leurs charmes, et sois sûre, qu’à la tête d’un pareil sérail, nous ferons de l’argent en Italie. — Et tes poisons ? — Je les vendrai mieux, je les vendrai plus cher : il faut que nous retournions en France sans dépenser un sol du nôtre, et que nous ayons au moins deux millions de profit. — Quelle route allons-nous prendre ? — J’aurais bien envie de retourner vers le Midi. Tu n’as pas d’idées, Juliette, de la dépravation des mœurs Calabroises et Siciliennes ; je connais cette partie, nous y ferions des trésors. J’y vendis, l’an passé, pour cinq cents mille francs de poison ; je ne pouvais réussira les composer : ils sont crédules comme tous les gens faux ; en leur disant la bonne aventure, je leur persuadais tout ce que je voulais… O Juliette ! c’est un bon pays. Je voudrais retourner à Paris, dis-je à la Durand, il me tarde d’y être établie ; n’y vivrons-nous pas mieux qu’en courant ainsi ? n’y pourrons-nous pas faire les mêmes choses ? — Il faut au moins voir Venise ; de-là nous gagnerons
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