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elle rougissait, elle était émue, et m’adressait néanmoins, toujours avec esprit, ce qu’elle pouvait placer d’honnête et de respectueux, Alors, je la reprends une troisième fois dans mes bras, ses cheveux épars, sa jolie gorge bien nue, et je lui dis, en dévorant sa bouche : je crois que je vous aimerai, car vous êtes douce et fraîche… L’idée de la scandaliser me vint alors : rien n’est joli comme le scandale donné par le vice à la vertu. Je sonne mes femmes ; je me fais mettre nue devant cette jolie petite fille ; et m’examinant devant une glace : est-il vrai Fontanges, lui dis-je en la baisant, est-il vrai que mon corps est beau ? et la pauvre petite détourna les yeux en rougissant, J’avais, autour de moi, quatre de mes plus belles femmes, Phriné, Laïs, Aspasie et Théodore ; toutes quatre de seize à dix-huit ans, et plus belles que Vénus. Approchez donc, mademoiselle, lui dit Laïs, c’est une faveur que madame vous accorde ; il faut en profiter. Elle vient, en baissant les yeux. Je lui prends la main ; je la place sur moi. Comme elle est enfant, dis-je à mes femmes ; Phriné, faites donc voir à cette petite fille ce qu’il faut qu’elle fasse ; et me penchant