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vous les femmes ? — Peut-on ne pas aimer ce qui vous ressemble ! — Ah ! voilà de la galanterie française. Dix ans de séjour que j’ai fait à Paris, m’ont appris ce jargon. Je vous prie de me dire franchement si vous aimez les femmes, et si vous aurez du plaisir à vous branler avec moi ? — Ah ! je vous le jure ; et pour que mes actions prouvent mes paroles, je m’élance au cou de la belle Vénitienne, et lui suce la bouche un quart-d’heure. Tu es charmante, mon ange, me dit-elle, en me prenant la gorge, et je vais passer de délicieux instans avec toi.

Nous soupâmes, et les voluptés les plus piquantes, couronnèrent cette libidineuse soirée. Zanetti, la plus libertine des femmes, possédait, mieux que qui que ce fût au monde, l’art de leur donner du plaisir ; je n’avais de mes jours été si bien branlée. Quand nous eûmes déchargé cinq ou six fois chacune, que nous nous fûmes léchées, sucées, foutues avec des godmichés, que nous eûmes épuisées enfin toutes les ressources les plus raffinées du saphotisme, foutons maintenant, me dit ma tribade ; elle sonne : ai-je des hommes-là, demanda-