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teur, une femme grosse et deux petites filles ; Charlotte me choisit, et voulut avec nous, deux fouteurs, une des petites filles et une femme grosse.

Juliette, me dit la reine de Naples, que nous fûmes dans notre boudoir, je ne puis plus dissimuler les sentimens que tu as fait naître dans mon cœur : je t’adore ; je suis trop putain pour te promettre de la fidélité, mais tu sais que ce sentiment romanesque est inutile entre nous : ce n’est point un cœur que je t’offre, c’est un con… un con qui s’inonde de foutre chaque fois que ta main y touche. Je te suppose mon esprit, ma façon de penser, et te préfère incontestablement à tes sœurs. Ton Olimpe est une bégueule, son tempérament l’emporte quelquefois, mais elle est timide et poltronne ; il ne faudrait qu’un coup de tonnerre pour convertir une telle femme ; ta Clairwil est une superbe créature, infiniment d’esprit, sans doute, mais nous différencions de goût ; elle n’aime à exercer ses cruautés que sur les hommes, et quoique je sacrifie volontiers ce sexe, le sang du mien pourtant me fait plus de plaisir à répandre ; elle a d’ailleurs un air de supériorité prononcé sur nous