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sont prises de manière à ce qu’il n’en puisse rien résulter de fâcheux. Cependant Rombeau veut voir opérer son confrère ; il emporte sa fouteuse avec lui, et vient se placer tout près de l’opération. Le bas-ventre s’ouvre. Rodin, tout en foutant, taille, déchire, détache, et dépose dans une assiette, sous les yeux de son confrère, et la matrice et l’hymen, et tout ce qui s’ensuit. Les scélérats déculent pour faire leurs observations. Rosalie, languissante, lève des yeux éteins vers son père, et semble lui reprocher sa barbarie ; mais la voix de la pitié pénètre-t-elle dans une ame semblable ! Le féroce Rodin met son vit dans la blessure, il aime à s’inonder de sang. Rombeau l’excite ; Marthe et Célestine éclatent de rire, la seule Justine ose donner des secours et des larmes à sa trop malheureuse amie ! on lui reproche cette commisération, on s’y oppose, on maltraite celle qui s’y livre. Rodin, pour la punir, l’oblige à sucer le vit tout barbouillé du sang de celle qu’elle pleure ; puis, la fesant contenir, la tête courbée sur la plaie, il la fustige en cet horrible état. On le fouette lui-même. Il n’y tient plus ; tant de férocités l’entraînent ; il n’a que le tems de se replonger dans le cul