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acquis le quart de la consistance nécessaire à l’éjaculation qu’il projette, Venez, dit-il, venez tous me sucer les uns après les autres ; pendant qu’une de vos bouches comprimera mon vit, qu’une autre s’adapte sur mes lèvres ; qu’une troisième gamahuche mon cul ; afin que je sois chatouillé, par des langues, aux endroits les plus lascifs de mon corps, et que ce ne soit qu’à des langues que mon éjaculation soit due. Le projet était bien senti, mais Rodin n’en avait pas calculé la durée ; on fut une heure à le mordiller, à le pressurer, à le sucer dans tous les sens, lorsque la nature, revêche, le comble enfin de ses faveurs ; il décharge dans la bouche de sa fille, ayant celle de Léonore sur la sienne, celle de Fierval au trou de son cul, et sous ses mains de droite et de gauche, les fesses de sa sœur et de Marthe.

S’il est quelque chose de délicieux dans le monde, dit Rodin, dès qu’il fut tranquille, assurément c’est le libertinage ; où trouver une passion qui tienne tous nos sens dans un chatouillement plus lascif ? est-il rien sur la terre qui rende plus heureux ? C’est le libertinage qui brise les hochets de l’enfance ; c’est lui qui allume le flambeau de la raison, qui