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glantent ; ne pouvant plus se contenir, il se saisit d’une nouvelle poignée, éloigne sa sœur, et flagelle avec une telle violence, que le sang paraît aussi-tôt. La pauvre infortunée ne souffle pas ; on ne se doutait de ses douleurs que par un mouvement convulsif de ses deux fesses qui s’entr’ouvraient quand on ne frappait point, et se resserraient à l’approche du coup ; même tentative à celle-ci qu’à l’autre, Rodin se présente au combat, Aimée le devine, et resserre le cul ; Rodin de rage lui assène un coup de poing dans les reins qui la fait aussitôt courber ; il se représente, mais Aimée se relève, et par ce mouvement le fait reglisser encore ; tout cela, monsieur, dit-elle à la fin, ne me paraît pas tenir à la pénitence que vous avez dessein de m’infliger, je vous supplie donc de finir ; Rodin furieux refouette de nouveau, et deux cens coups de fouet appliqués d’un bras sûr, calment à peine la colère où le plongent les refus qu’il éprouve ; son engin furieux semble menacer le ciel ; Célestine veut le saisir et le diriger vers l’inattaquable forteresse ; non, dit Rodin, qu’on l’éloigne de mes yeux… Emmenez, emmenez cette fille rebelle, je veux qu’elle soit huit jours enfermée au pain et à l’eau pour lui apprendre à me manquer.