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pour laisser entre les planches qui la forment, un jour suffisant à distinguer et à entendre tout ce qui se dit, et tout ce qui se fait dans la chambre voisine.

Mademoiselle Rodin et son frère y étaient déjà ; nous allons rendre le compte le plus exact de tout ce qu’ils se dirent, du moment ou Justine put les entendre ; et comme ils ne fesaient que d’entrer, vraisemblablement ils ne s’étaient pas encore dit grand chose. Qui fouette-tu, mon Frère, dit la demoiselle ? — je voudrais que ce fût Justine ; — cette jolie fille t’échauffe terriblement la tête ? — Tu l’as vue, ma sœur, je t’ai foutu cette nuit deux coups, et je ne déchargeais que pour elle… je lui crois le plus délicieux cul… tu n’imaginerais pas le desir que j’ai de le voir ; — il me semble que cela n’est pas difficile. — Plus que tu ne le penses… de la vertu, de la religion, des préjugés. Voilà tous les monstres que j’ai à combattre : si je ne prends pas la citadelle d’assaut, je n’en serai jamais le maître. — Oh ! par Dieu, s’il ne faut que la violer, je te promets mon aide ; sois bien certain que nous en viendrons à bout, ou par séduction ou par force ; il faudra bien que la putain y passe. — Est-ce qu’elle ne t’inspire