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Célestine, sœur de Rodin, âgée de trente ans, était grande, mince, bien faite, les yeux les plus expressifs, et la physionomie la plus lubrique qu’il fût possible de posséder, brune, très-velue, le clitoris fort long, le cul coupé à la manière des hommes, peu de gorge, un tempérament excessif, beaucoup de méchanceté et de libertinage dans l’esprit, ayant tous les goûts, mais principalement celui des femmes, et celui plus extraordinaire encore pour une femme, de n’aimer à se prêter aux hommes que de cette manière que les sots proscrivent, et dont la nature a fait si délicieusement le plus divin des écarts de l’amour[1].

Marthe était le nom de la gouvernante ; elle avait dix-neuf ans, une figure ronde et fraîche, de beaux yeux bleus, blanche comme un cigne, toutes les formes de la plus agréable proportion, et le plus beau cul qu’il fût possible de voir.

Pour Rosalie, on peut dire avec vérité que c’était une de ces filles célestes que la nature

  1. Presque toutes les tribades en sont-là ; en imitant les passions des hommes, elles en chérissent leurs raffinemens ; et comme celui de la sodomie est le plus délicat de tous, il est tout simple qu’elles en composent un de leurs plus divins plaisirs.