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peines pour cette classe intéressante de l’humanité, que la France entière daigne confier à mes soins attentifs ; comme nous vous contribuerez à l’œuvre méritoire de cultiver les talens de la jeunesse ; et comme nous, vous travaillerez à la perfection de ses mœurs.

Était-il au monde un rôle plus analogue au caractère doux, pieux et sensible de notre intéressante orpheline ? en était-il un qui dût lui convenir davantage ? Des larmes coulèrent de ses yeux ; elle pressa la main de son bienfaiteur… la couvrit des baisers de sa reconnaissance ; mais l’adroit Rodin se soustrait à des témoignages qu’il sent bien mériter aussi peu. On fait venir Rosalie, Justine lui est présentée, et les liens de la plus vive tendresse réunissent bientôt ces deux charmantes personnes.

Avant que d’aller plus loin, nous devons, il semble, rendre compte des premiers devoirs que Justine crut nécessaires à remplir. Elle desirait avec ardeur savoir ce qui s’était passé au château de Bressac depuis l’époque de sa fuite ; elle jette les yeux pour cette commission sur une jeune paysanne vive, spirituelle, qui lui promet de prendre au plutôt sous main toutes les informations capables de l’instruire. Malheu-