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son inquiétude redoubla. Que de dangers n’y avait-il pas pour elle, en se trouvant encore dans la dépendance du château de Bressac ? Elle se lève, elle fuit à grands pas, elle quitte la forêt, et, résolue de gagner, à tout hasard, la première habitation qui s’offrirait à elle, elle entre dans le bourg de Saint-Marcel, éloigné de Paris d’environ cinq lieues ; une superbe maison se présente à l’entrée du village ; elle s’informe ; on lui dit que c’est une célèbre école, où les enfans des deux sexes viennent de plus de vingt lieues recevoir la meilleure éducation ; où le maître, homme très-instruit dans toutes les sciences, et principalement dans celles de la médecine et de la chirurgie ; donne lui-même à ses élèves et tous les secours que leur physique exige, et toute l’éducation la plus soignée. Entrez, dit à Justine la personne qui l’instruisait ; si, comme je le suppose, vous cherchez une place, il y en a toujours de vacantes dans cette maison ; monsieur Rodin, le maître du logis, se fera, j’en suis sûr, le plus grand plaisir de vous être utile ; c’est un parfait honnête homme, extrêmement aimé dans Saint-Marcel, et qui jouit de la considération générale.