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Jasmin, ils se jettent à-la-fois sur le corps sans défense, de cette mère infortunée et la dévorent à bel les dents ; elle a beau les repousser, elle a beau multiplier ses efforts pour éviter leurs dents cruelles, tous ses mouvemens ne servent qu’à les animer davantage, et des ruisseaux de sang inondent le gazon. Bressac encule Jasmin, pendant que Joseph sodomise Justine ; il se repaît des exécrations qu’il fait exécuter. Les cris de notre pauvre orpheline se mêlent douloureusement à ceux de sa maîtresse ; peu faite au traitement qu’elle endure, il faut toutes les forces de Joseph pour l’y contenir. Ce duo de gémissemens… de cris, détermine bientôt l’extase du jeune homme ; il fout, il excite les chiens, il encourage Joseph, sa mère est prête d’expirer, Justine s’évanouit, et l’extase la plus délicieuse vient combler la scélératesse du génie le plus extraordinaire qu’ait encore créé la nature.

Allons, dit Bressac, ramenons ces dindes ; il faut achever l’une, et déterminer le sort de l’autre. On ramène madame de Bressac dans son appartement ; on la jette sur son lit ; et son indigne fils voyant qu’elle vit encore, arme d’un poignard la main de Justine, lui saisit le bras qui tient le fer, le conduit, en