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les autels dont cette extravagante nous refuse l’entrée.

Me mettre nue, s’écria Justine !… me déshabiller devant des hommes ! Oh ! juste ciel, qu’exigez-vous ? Et quand je serai livrée de cette manière à vos regards, qui me garantira de vos insultes ? Mais, qui t’en garantit à présent, putain, dit le Roué, en passant sa main sous les jupes de Justine, et lui colant ses lèvres sur la bouche ? Oui, foutre-Dieu, qui t’en garantit, dit Sans-Quartier en saisissant le revers de la médaille que palpait le Roué ? tu vois bien que tu es à nous, tu vois bien que la soumission est le seul parti que tu aie à prendre ; obéis donc, ou tu es morte. Allons, laissez-là, dit Cœur-de-Fer, en l’arrachant des mains de ses camarades ; laissez-là procéder tranquillement aux dispositions exigées. Non, dit Justine, en se voyant libre ; non, vous ferez de moi ce que vous voudrez ; vous êtes les plus forts ; mais vous n’obtiendrez rien de bon gré. Eh bien, garce, lui dit Cœur-de-Fer, en lui appliquant un soufflet qui la renverse sur le lit, ce sera donc nous qui te déshabillerons ; et lui passant aussi-tôt ses jupes par-dessus la tête, il les fend, avec son couteau, d’une si hor-