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CHAPITRE XII


La pieuse marquise de Gange, pour laquelle tous les devoirs de sa religion devenaient de véritables jouissances, remplissait un jour à la paroisse de Saint-Agricole celui de ces actes sacrés où l’homme, par la participation du ministre des autels, voit opérer sous ses yeux le divin mystère de l’éternelle alliance que, pour le salut de l’homme, le fils du Créateur lui-même voulut bien contracter avec son divin père ; sacrifice ineffable sans doute, puisque cet être céleste daigne apparaître aux regards de ceux qu’il racheta sous une forme grossière, qui, loin de diminuer le mérite d’une aussi solennelle humiliation, ne doit la rendre que bien plus grande et bien plus sublime à l’âme pure qui sait l’apprécier.

Euphrasie priait, lorsqu’un homme, sous les haillons de la misère, l’interrompt et l’implore… Elle lève les yeux et, par un sentiment dont elle ne peut se rendre compte, elle les rebaisse aussitôt