Page:Sade - La marquise de Gange, Pauvert, 1964.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.
9
LA MARQUISE DE GANGE

Peut-être aurions-nous dû quitter la plume, immédiatement après la catastrophe ; mais, les mémoires du temps nous fournissant la fin de l’histoire des scélérats dont a frémi le lecteur, nous avons cru qu’il nous saurait gré de la lui apprendre, pas très exactement, nous dira-t-on peut-être, sur le plus coupable des trois ; à la bonne heure. Mais il est si pénible d’offrir le crime heureux que si nous ne l’avons pas montré tel, que si nous avons, pour ainsi dire, contrarié, ou corrigé le sort, c’est dans la vue de plaire aux gens vertueux, qui nous sauront quelque gré de n’avoir pas osé tout dire, quand tout ce qui est ne sert qu’à ébranler l’espoir, si consolant pour la vertu, que ceux qui l’ont persécutée doivent infailliblement l’être à leur tour.