Page:Sade - La marquise de Gange, Pauvert, 1964.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
176
LA MARQUISE DE GANGE

L’abbé fait appeler Rose. — Voilà, lui dit-il, mon : enfant, une Iîouvelle pensionnaire que mon frère nous envoie, vous aurez pour elle les mêmes égards que vous avez pour votre maîtresse ; vous la servirez, elle et son petit-fils, dans cette chambre, où vous aurez soin de l’enfermer toutes les fois que vous quitterez l’appartement. Pour vous, monsieur l’abbé Perret, vous serez aux ordres de madame, tant qu’elle se croira vos soins nécessaires. Si madame vous juge propre à faire l’éducation de son fils, vous la ferez, et vous, madame, dit Théodore, en se retirant avec le vicaire, j’aurai l’honneur de vous faire ma cour, quand il vous plaira de vouloir bien m’en accorder la permission.

On sort, et Rose bien catéchisée, demeure avec la mère d’Euphrasie. — Encore deux ou trois pensionnaires semblables, dit l’abbé à son cher Perret, et notre maison ne ressemblera pas mal à un château fort. On dit que Mazarin en fait construire ; j’ai envie de lui offrir celui-ci. — Vous êtes heureux monsieur l’abbé, dit Perret, de plaisanter ainsi dans toutes les situations de la vie, et même les plus épineuses. — Épineuses ? en quoi donc ? — Mais il me semble que cette femme ne se rend pas très aisément aux pièces probantes que nous lui présentons. — Qu’importe P nous la tenons ; c’est tout ce qu’il faut. À Avignon, on la croit à Paris, et je te réponds qu’à Paris,