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INTRODUCTION

Ce drame ne reparut que huit ans plus tard, le 13 décembre 1799, sur le théâtre de Versailles, avec ce titre modifié : Oxtiern ou les Malheurs du Libertinage.

À Versailles, le marquis de Sade avait fait jouer une autre pièce, dans laquelle il remplissait un rôle. Le fait est attesté par la lettre suivante, de la Collection De la Porte. Elle est datée du 30 janvier 1798, et je n’ai pu découvrir le nom du destinataire.

« Vive Dieu, voilà au moins une lettre qui me plaît et je vous en remercie, c’est tout ce que je demandais ; j’accepte l’arrangement proposé par M. Vaillant. C’est celui dont il m’avait parlé et qui a fait la matière de ma lettre d’hier ; voilà mon pouvoir et j’attends l’argent le plus tôt possible, je vous en conjure.

« Voici maintenant ce qui concerne la comédie, je vous envoie ci-joint franco de port deux exemplaires d’une comédie que je viens de faire représenter à Versailles et qui, j’ose le dire, y a eu le plus grand succès ; je remplissais moi-même dedans le rôle de Fabrice ; l’un de ces exemplaires est pour vous, je vais dire l’usage que je vous prie de faire de l’autre.

« Je vous prie de le présenter au chef de votre meilleure troupe et de lui dire que vous êtes chargé, de la part de l’auteur, de lui proposer la représentation de cet ouvrage. Vous lui direz que, s’ils veulent, je remplirai le même rôle que j’ai joué à Versailles (celui de Fabrice), mais que, de toute façon, je m’engage à aller moi-même le leur faire répéter à Chartres. J’ai l’honneur de vous remercier et de vous saluer de tout mon cœur.

« Sade.

« 10 pluviôse, an 6, Versailles. »

Entre temps, le marquis de Sade avait fait recevoir au théâtre Favart L’Homme dangereux ou le Suborneur, qui avait fait partie de son ambigu La Ruse d’Amour, la pièce tomba en 1792. Une autre pièce, L’École du Jaloux ou le Boudoir, reçue également au théâtre Favart, ne fut pas représentée. Il avait encore fait recevoir au théâtre de la rue de Bondy Azelis ou la Coquette punie, qui faisait partie du même ambigu, et au théâtre Louvois Le Capricieux ou l’Homme inégal. Ces deux pièces ne furent pas jouées, et l’auteur retira lui-même la seconde. Il