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L’ŒUVRE DU MARQUIS DE SADE

d’Amour OU l’Union des Arts, pièce en six actes en vers, prose et vaudeville est reçue.

De Sade.

À Paris, le 27 janvier 1792.


Au citoyen De La Porte, secrétaire du Théâtre de la Nation.
Au Théâtre.
Citoyen,

J’ai l’honneur de vous faire passer ci-joint une comédie en un acte et en vers libres lue à la Comédie-Française il y a dix-huit mois. Vos registres vous prouveront qu’il ne s’en fallut que d’une voix que cette pièce ne fût pas acceptée ; l’assemblée consentit à une seconde lecture lorsque j’y aurais fait les changements qu’elle me prescrivit, ils sont exécutés ; je la supplie d’après cela de vouloir bien en agréer l’hommage, et sous la simple condition qu’on voudrait bien la jouer de suite, je fais entre vos mains acte de renonciation à tous droits et tous émoluments d’auteur ; je connais la délicatesse de la Comédie-Française à cet égard ; mais je la supplie d’observer que j’écoute aussi la mienne et qu’elle me prescrit de supplier l’assemblée d’accepter cette bagatelle ; la même faveur a été accordée à M. de Ségur, j’aurais droit de me plaindre si elle m’était refusée ; ce n’est point de la part de messieurs les comédiens de la Nation que je dois craindre un tel outrage à l’amour-propre.

J’ai l’honneur d’être fraternellement, citoyen, votre concitoyen.

Sade.

Ce 1er mars 1793, l’an 2 de la répub. : rue neuve des Mathurins, no 20, Chaussée du Mont-Blanc[1].


Au citoyen De La Porte, secrétaire de la Comédie-Française.
Au Théâtre.

Si la Comédie-Française, monsieur, n’agrée point l’offre que Je lui ai faite d’une petite pièce en un acte et que j’ai eu l’hon-

  1. Lettre inédite.