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L’ŒUVRE DU MARQUIS DE SADE

plupart, sont énumérées au catalogue de la Biographie Michaud et qui, par conséquent, doivent se trouver encore aux mains de la famille de Sade. Au fo 450 du manuscrit de la Bibliolhèque nationale, le marquis de Sade énumère trois de ses pièces dont on ne connaissait même pas jusqu’ici les titres : L’Inconstant, comédie en 3 actes et en vers ; La Double Épreuve ou le Prévaricateur, comédie en 3 actes ; Le Mari Crédule ou la Folle Épreuve, comédie en un acte et en vers libres.

Aux ff. 452 verso et 453, il donne un aperçu de sa pièce La Ruse d’Amour que la Biographie Michaud mentionne sous le titre « L’Union des Arts, ambigu dans le genre de celui que d’Aiguebelle donna en 1726 et de celui qui est imprimé dans les œuvres de Morand. La pièce du marquis de Sade en comprend cinq, dont la première sert de prologue ou de liaison aux autres : Les Ruses d’Amour, comédie épisodique en un acte en prose ; Euphémie de Melun ou le Siège d’Alger, tragédie en un acte en vers ; L’Homme dangereux ou le Suborneur, comédie en un acte en vers de dix syllabes, reçue au Théâtre Favart en 1790 ou 1791 ; Azelis ou la Coquette punie, comédie-féerie en un acte en vers libres, reçue au théâtre de la rue de Bondi en 1790. Le tout se termine par un divertissement ». Il y a encore La Fille Malheureuse que la Biographie Michaud ne mentionne point. Voici, au demeurant, la notice du marquis de Sade sur son ouvrage La Ruse d’Amour[1] :

« Un jeune comte, épris de la fille d’un homme qui demeure dans une terre près de Paris, et sachant qu’on est à la veille d’accueillir Mondon, vieux rival fort riche, imagine de troubler ce projet… Il arrive dans son château [le château du père] avec une troupe de comédiens très considérable. Il lui offre de donner des fêtes, bien résolu de profiter de la liberté que lui laisserait le spectacle peur enlever sa maîtresse ou se défaire de son rival ; le père accepte et [un mot illisible] de se mêler lui et sa société à la troupe du jeune comte déguisé en comédien pour exécuter de concert la fête projetée… Le jeune comte, qui veut se distinguer dans tous les genres, espérant que plus il variera, plus il trouvera d’occasions de réussir…, offre de donner et donne une tragédie en un acte intitulée Euphémie de Melun ou le Siège d’Alger, en alexandrins.

  1. Note inédite.