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comme des femmes dans cette partie : Cardoville ſur-tout en offrait la blancheur & la coupe, l’élégance & le potelé ; ils ſe polluerent un inſtant devant moi, mais ſans émiſſion : rien que de très-ordinaire dans Cardoville ; pour Saint-Florent, c’était un monſtre ; je frémis quand je penſai que tel était le dard qui m’avait immolée. — Oh juſte Ciel ! comment un homme de cette taille avait-il beſoin de prémices ? Pouvait-ce être autre choſe que la férocité qui dirigeât de telles fantaiſies ? Mais quelles nouvelles armes allaient, hélas ! ſe préſenter à moi ! Julien & la Roſe qu’échauffait tout cela ſans doute, également débarraſſés de leur culotte, s’avancent la pique à la main… Oh ! Madame, jamais rien de pareil n’avait encore ſouillé ma vue, & quelles que ſoient mes deſcriptions antérieures, ceci ſurpaſſait tout ce que j’ai pu peindre, comme l’aigle impérieux l’emporte ſur la colombe. Nos deux débauchés s’emparerent bientôt de ces dards menaçans ; ils les careſſent, ils les polluent, ils les approchent de leur bouche, & le combat bientôt devient plus ſérieux. Saint-Florent ſe penche ſur le fauteuil où je ſuis, en telle ſorte que mes feſſes écartées ſe trouvent poſitivement à la hauteur de ſa bouche ; il les baiſe, ſa langue s’introduit en l’un & l’autre temple. Cardoville jouit de lui, s’offrant lui-même aux plaiſirs de la Roſe dont l’affreux membre s’engloutit auſſitôt dans le

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