Ganimedes, leſquels étaient avec les mains excités
de droite & de gauche par lui ; les miennes
travaillaient pendant ce temps-là ſur ſon derriere :
je le chatouillais, je le polluais dans tous les
ſens ; cette attitude employée plus d’un quart-d’heure
ne produiſant encore rien, il fallut la
changer ; j’étendis la Comteſſe, par l’ordre de ſon
mari, ſur une chaiſe longue, couchée ſur le dos,
ſes cuiſſes dans le plus grand écartement. La vue
de ce qu’elle entrouvrait alors mit le Comte dans
une eſpece de rage, il conſidere… ſes regards
lancent des feux, il blaſphême ; il ſe jette comme
un furieux ſur ſa femme, la pique de ſa lancette
en cinq ou ſix endroits du corps ; mais toutes ces
plaies étaient légères, à peine en ſortait-il une
ou deux gouttes de ſang. Ces premieres cruautés
ceſſerent enfin pour faire place à d’autres. Le
Comte ſe raſſeoit, il laiſſe un inſtant reſpirer ſa
femme ; & s’occupant de ſes deux mignons, il
les obligeait à ſe ſucer mutuellement, ou bien
il les arrangeait de maniere que dans le temps
qu’il en ſuçait un, un autre le ſuçait, & que
celui qu’il ſuçait revenait de ſa bouche rendre
le même ſervice à celui dont il était ſucé : le
comte recevait beaucoup, mais il ne donnait
rien. Sa ſatiété, ſon impuiſſance était telle, que
les plus grands efforts ne parvenaient même pas
à le tirer de ſon engourdiſſement : il paraiſſait
reſſentir des titillations très-violentes, mais rien
Page:Sade - Justine, ou les Malheurs de la vertu.djvu/321
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 25 )