parent du Pape avec lequel il eſt fort-bien, ce
n’eſt que depuis lui que les prétendus miracles de
la Vierge aſſurent la réputation du Couvent, &
empêchent les médiſans d’obſerver de trop près ce
qui ſe paſſe ici ; mais la maiſon était montée
comme tu la vois quand il y arriva ; il y a plus
de cent ans qu’elle ſubſiſte ſur le même pied,
& que tous les Supérieurs qui y ſont venus, y
ont conſervé un ordre ſi avantageux pour leurs
plaiſirs. Sévérino l’homme le plus libertin de ſon
ſiècle, ne s’y eſt fait placer que pour mener une
vie analogue à ſes goûts. Son intention eſt de maintenir
les priviléges ſecrets de cette abbaye auſſi
long-temps qu’il le pourra. Nous ſommes du Diocèſe
d’Auxerre, mais que l’Évêque ſoit inſtruit ou
non, jamais nous ne le voyons paraître, jamais il
ne met les pieds au Couvent : en général il vient
très-peu de monde ici, excepté vers le temps de
la fête qui eſt celle de la Notre Dame d’Août ;
il ne paraît pas, à ce que nous diſent les Moines, dix
perſonnes par an dans cette maiſon ; cependant il
eſt vraiſemblable que lorſque quelques étrangers
s’y préſentent, le ſupérieur a ſoin de les bien recevoir ;
il en impoſe par des apparences de religion
& d’auſtérité, on s’en retourne content, on fait
l’éloge du Monaſtere, & l’impunité de ces ſcélérats
s’établit ainſi ſur la bonne-foi du peuple &
ſur la crédulité des dévots ».
Omphale finiſſait à peine ſon inſtruction que