par toi, n’en seront point désavoués ; ton
opinion ſuffit à ma gloire, & je dois après
t’avoir plu, ou plaire univerſellement, ou
me consoler de toutes les cenſures.
Le dessein de ce Roman [pas ſi Roman que l’on croirait] est nouveau sans doute ; l’ascendant de la Vertu sur le Vice, la récompenſe du bien, la punition du mal, voilà la marche ordinaire de tous les Ouvrages de cette espèce ; ne devrait-on pas en être rebattu !
Mais offrir par-tout le Vice triomphant & la Vertu victime de ses ſacrifices, montrer une infortunée errante de malheurs en malheurs ; jouet de la scélérateſſe ; plastron de toutes les débauches ; en butte aux goûts les plus barbares & les plus monstrueux ; étourdie des ſophismes les plus hardis, les plus ſpécieux ; en proie aux séductions les plus adroites, aux subornations les plus irrésistibles ; n’ayant pour oppoſer à tant de revers, à tant de fléaux, pour repousser tant de corruption, qu’une ame sensible, un esprit naturel & beau-