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besogne est de nous en proposer. Que les loix projetées ne nous soient sur-tout présentées qu’en détail[1] ; offertes en masse, tous les inconvéniens de la premiere Constitution vont se retrouver dans la seconde, presque toutes les lois constitutionelles ou s’enchaînent les unes aux autres, ou dérivent les unes des autres ; souvent la seconde est inadmissible, si la premiere n’a pu convenir ; ce ne seroit, pour ainsi dire, qu’en les essayant en détail, que vous pourrez voir si elles vous conviennent. Redoutez ici les effets de la vanité ; la Constitution ne s’acheva si vite, que parce que vos premiers Mandataires eurent l’amour-propre de terminer à eux seuls le code que vous leur aviez demandé. Si ces loix eussent été essayées en détail, vous ne seriez peut-être pas obligés de les refaire aujourd’hui ; servez-vous de vos anciennes loix tant que les nouvelles ne seront point achevées, et donnez tout le tems nécessaire à la perfection d’un édifice que rien ne puisse ébranler ; si cette Législature-ci ne termine

  1. Il est inutile d’avertir ici que je ne parle que des loix constitutionelles. Les loix réglementaires exigent un effet trop prompt, et sont d’ailleurs d’une trop petite conséquence pour avoir besoin de la sanction du Peuple.