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costume dont vous l’aviez revêtu, le saint respect que vous aviez pour lui. Rien de tout cela n’existe aujourd’hui, les hommes simples, libres, et vos égaux, auxquels vous ne déléguez que momentanément une portion de la souveraineté, qui n’appartient qu’à vous, ne peuvent, sous aucun rapport, posséder cette souveraineté dans un plus haut dégré que le vôtre. La souveraineté est une, indivisible, inaliénable, vous la détruisez en la partageant, vous la perdez en la transmettant.

Les hommes éclairés que vous avez appelés à l’honneur de vous faire une nouvelle Constitution, n’ont donc point d’autres droits que celui de vous soumettre des idées ; à vous seul appartient le refus ou l’acceptation de ces idées ; le pouvoir, en un mot, de vos Mandataires, est comme le rayon du soleil, réfléchi par le verre ardent ; vous êtes le faisceau de lumière que je compare à l’astre du jour ; vos Députés sont le verre brûlant, qui ne possédent que ce qu’ils ont reçu de vous, et qui n’éclaireront la terre que des feux que vous leur aurez transmis. Peuple, vous pouvez tout sans eux, eux seuls ne peuvent rien sans vous. On n’imagine pas combien il est essentiel d’établir ces