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ils se rendoient au champ de Mars ? Prenez garde d’ailleurs, Citoyens, qu’il existe ici des difficultés de toutes parts ; et qu’il est seulement question de choisir la moindre ; ou le Peuple doit avoir de la peine à s’assembler, ou vos Représentans doivent prendre celle d’écrire autant de lettres qu’il y a de Municipalités, pour leur faire parvenir chaque loi. Il faut donc que de cette peine chacun en prenne un peu de son côté, et c’est ce qui me décide à la réunion par canton, comme plus facile et moins longue.

Mais, objectera-t-on peut-être ici, des assemblées primaires peuvent-elles prononcer sur une loi ?

En partie composée de gens éclairés, d’un plus grand nombre qui ne le sont pas, comment cette collection bigarrée pourra-t-elle émettre son vœu sur un aussi grave objet ? Des sujets bien choisis ne conviendroient-ils pas beaucoup mieux ? Gardons-nous de croire une telle chose ; s’il faut des hommes choisis pour proposer des loix, n’imaginez jamais qu’il en faille de tels pour les sanctionner. C’est le seul vœu du Peuple, qui doit approuver ou non les loix faites pour le captiver ; il faut donc qu’il s’y trouve en masse, sans élection : l’élection, toujours le résultat du