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second courrier. Ces Magistrats du Peuple feront lecture de la loi au Peuple assemblé ; cette loi examinée, discutée, approfondie par la masse collective des individus auxquels elle doit servir, sera donc admise ou rejetée ; dans le premier cas, le courrier qui vient de l’apporter, la remporte sur-le-champ : est-elle acceptée, les suffrages se comptent, la majorité jouit de ses droits, et la loi se promulgue. N’a-t-elle obtenu que la minorité, à l’instant vos Députés la retouchent, ils la suppriment ou la refondent, et s’ils parviennent à l’améliorer, elle se représente une seconde fois à la France entiere rassemblée par les mêmes formes dans tous les cantons de ces divers Départemens.

Ne redoutez aucune difficulté de cette réunion que je vous propose, croyez qu’aucun Citoyen ne la trouvera pénible ; pour une fête, pour une procession, le paysan esclave faisoit jadis bien plus de chemin ; songez qu’aujourd’hui le cultivateur libre ne redoutera point quelques lieues quand il sera appelé à l’honneur de sanctionner une loi, c’est-à-dire, à celui de donner à sa souveraineté l’essort le plus majestueux. Les Francs prenoient-ils garde autrefois au chemin qu’ils avoient à faire, quand, pour le même objet,