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autorité abandonnée, par foiblesse, autrefois à des Souverains qui n’en jouissoient que pour en abuser, vous voulez en même tems, et vous donner des loix par vos Mandataires, et n’accepter de ces Mandataires que les loix que vous aurez sanctionnées vous-mêmes, certes s’il est au monde une opération sage, s’il en est une qui doive vous assurer le bonheur et la tranquillité dont il faut que vous jouissiez enfin, c’est assurément celle-là.

Vous demandez maintenant quel est le meilleur mode pour arriver à la sanction des loix, en conservant la souveraineté que vous avez reçue de la nature, que le despotisme vous fit perdre, et que vous venez de recouvrer, au prix de votre sang ? Voici ce que je vous propose, pour arriver le plus promptement et le plus majestueusement à cette indispensable sanction du Peuple, sans laquelle il n’est point de loix pour une Nation libre.

Une lettre d’avertissement préviendra les Maires du chef-lieu de chaque canton du territoire françois ; aussi-tôt qu’ils l’auront reçue, ils feront convoquer des assemblées primaires, qui se réuniront dans le chef-lieu de ce canton ; à peine réunies, que par les sages précautions de nos Législateurs, la loi annoncée au Peuple leur parviendra par un