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pas, eh bien ! ce sera l’ouvrage de l’autre, il n’y a aucune nécessité à ce que des loix soient faites avec précipitation, et le plus grand danger à ce qu’on ne porte pas à un tel ouvrage toute la réflexion qu’il exige ; vos premiers Représentans commirent une grande faute, en abattant avant que de reconstruire, il y eut un moment où vous n’aviez absolument point de loix. Ce n’est plus cela ici, bonnes ou mauvaises vous en avez, qu’elles vous servent provisoirement, et travaillez avec poids et mesures cette Constitution qui doit faire votre bonheur, et qui, si elle est sage, si elle est mûrement méditée, va peut être devenir la loi de l’univers. Si vous agissez au contraire avec une précipitation toujours condamnable, quand il s’agit d’objets aussi essentiels, si vous n’obtenez pas enfin pour chacune de vos loix cette sanction du Peuple, toujours juste, toujours éclairé, quand il s’agit de prononcer sur la nature du frein qui doit lui convenir, vos ennemis alors, dont le seul but est de perpétuer votre anarchie, profitant de la foiblesse certaine d’un Peuple qui n’a point de loix, ou qui n’en a que de mauvaises, parviendront bientôt non pas à vous, vaincre… vous êtes Français… mais à vous diviser.