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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


tivement de courtes visites, et venir passer le reste du temps que vous lui auriez donné chez la femme que je vous indique ; votre tante interrogée répondra qu’elle vous reçoit effectivement au jour où vous aurez dit que vous allez la voir, il ne s’agit donc plus que de mesurer le temps des visites, et c’est ce que vous pouvez être bien sûre qu’on ne s’avisera jamais de faire, dès qu’on a de la confiance en vous. Je ne vous dirai point, monsieur, tout ce que j’objectai à M. de … pour le détourner de ce projet et pour lui en faire sentir les inconvénients ; à quoi servirait-il que je vous fisse part de mes résistances, puisque je finis par succomber ? Je promis à M. de … tout ce qu’il voulut, vingt louis qu’il donna à Julie sans que je le susse mirent cette fille entièrement dans ses intérêts, et je ne travaillai plus qu’à ma perte. Pour la rendre encore plus complète, pour m’enivrer plus longtemps et plus à loisir du doux poison qui coulait sur mon cœur, je fis une fausse confidence à ma tante, je lui dis qu’une jeune dame de mes amies (à qui j’avais donné le mot et qui devait répondre en conséquence) voulait bien avoir pour moi la bonté de me conduire trois fois la semaine dans sa loge aux Français, que je n’osais pas en faire part à mon père de