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ISABELLE DE BAVIÈRE


d’accueillir, et qu’il trouvait aussi déplacée qu’inutile.

Le duc d’Orléans restait, et l’on juge à quel point Isabelle se réjouissait de cet arrangement.

« Laisse là ces lauriers bénis, disait-elle à son amant, des myrtes plus heureux t’attendent sur mon sein. Les intérêts de la religion sont plus sublimes que ceux de l’amour, j’en conviens, mais ils sont assez forts pour se soutenir d’eux-mêmes : n’étayons que les nôtres, je n’en connais pas de plus sacrés. »

Les politiques purent observer dès lors qu’il se formait deux partis bien prononcés à la cour. À la tête de l’un était la reine, qui ne désirait, comme nous venons de le voir, que l’éloignement du roi, afin d’augmenter par là et son trésor et son crédit. À la tête de l’autre se trouvaient les ducs de Bourgogne et de Berri, peu dangereux pour Isabelle qui, toujours appuyée du duc d’Orléans, était sûre de profiter de l’absence du roi s’il s’éloignait, et de le tromper s’il restait.

Il résulta de cette scission, qu’au lieu de jouir paisiblement de la paix générale, chacun ne songea plus qu’à fomenter des guerres intestines pour s’enrichir aux dépens les uns des autres des troubles qu’elles entraîneraient.

Le connétable, bon serviteur du roi, et par