pable celle de la religion ; c’est à vous de réparer
cette faute, sire. Tous vos guerriers brûlent de
vous suivre dans une aussi pieuse expédition.
Volez délivrer à leur tête le tombeau du rédempteur
des hommes ; pressez-vous de l’arracher aux
mains de ces infidèles, dont la seule présence
souille ce monument sacré de la plus respectable
des religions. Le ciel bénira l’entreprise, et ces
lauriers qu’il vous invite à cueillir par ma voix,
formeront la couronne céleste que vous déposerez
un jour aux pieds du trône de Dieu. Restée au
gouvernement de votre royaume, mes soins se
partageront entre ceux que m’imposeront les
devoirs que vous m’aurez confiés, et les ardentes
prières que j’adresserai chaque jour au ciel pour
le succès d’une conquête aussi digne de votre
courage et de vos vertus. »
Isabelle connaissait assez l’esprit superstitieux de son époux pour tout espérer de cette effervescence.
« Oh ! oui, oui, répondit le roi avec enthousiasme, oui, chère épouse, je suis digne de réparer les fautes de mes aïeux ; ta voix céleste vient de produire en moi la même impression qu’éprouva Moïse sur la montagne d’Horeb en recevant de Dieu qui lui apparut dans le buisson ardent l’ordre de délivrer ses frères du joug honteux de Pharaon. »