sait de même à l’échafaud, cependant avec plus
de moyens d’obtenir sa grâce, puisqu’il ne dépendait
plus que de la justice ecclésiastique, des mains
de laquelle on était presque sûr de le sortir par
l’immense crédit du duc de Berri sur le pape. On
ne le perdit que plus aisément ; le roi, furieux d’un
subterfuge qui allait rendre à la société un coupable
dont il était si nécessaire de la délivrer,
entrava tous ces moyens échappatoires et Belisac
fut condamné aux flammes. En montant à l’échafaud,
il voulut se rétracter du crime d’athéisme
pour lequel les bûchers s’allumaient, et avouer
celui de péculat, le seul qu’on pût lui imputer et
dont il croyait bien que le laverait Isabelle, dans
la crainte d’être compromise elle-même par les
aveux qu’il pourrait faire. Mais la reine aussi
adroite que l’homme qui pouvait la perdre
employa tout son crédit pour presser le jugement,
et le malheureux Belisac sut payer à la fois, par
la plus cruelle des morts, et sa maladroite séduction
et le crime qui l’avait motivée.
Tels étaient les débuts d’Isabelle ; voilà ce qu’elle exécutait dans l’âge heureux où la nature semble ne placer dans nos âmes que la candeur et l’aménité.
S’étonnera-t-on de ce qui suivit ?
Le connétable de Clisson avait prodigieusement