contre le duc de Berri qui y commandait alors, et
qu’avait occasionnées Belisac, secrétaire du duc.
Plus de quarante mille familles désolées avaient
fui cette province pour se réfugier en Espagne,
où elles portèrent leur aisance et leur industrie…
il était temps de remédier à de tels abus. Belisac
mis à la torture avoua des délits faits pour lui
mériter le dernier supplice. Ce secrétaire, dans
cette malheureuse circonstance, ne connut rien
de mieux pour échapper au péril qui le menaçait
que de tenter la reine, qui avait accompagné le
roi, par l’offre d’une somme immense.
Avec une femme comme Isabelle, le moyen était infaillible ; elle eût vendu la France entière pour la moitié de ce qu’on lui offrait. De ce moment, elle s’entendit avec le duc de Berri, qui pour la remercier de cette intelligence, lui fit remettre de son côté des sommes pour le moins aussi fortes que celles données par Belisac. Il fut dès lors convenu dans ce petit comité de faire faire à Belisac des déclarations fausses et absolument opposées aux déprédations dont on l’accusait, mais comme le roi voulait en faire un exemple, puisqu’il se mettait à l’abri des crimes qui lui étaient légitimement imputés, il fallait au moins lui en trouver d’autres ; on imagina de l’accuser d’athéisme ; ce qui, dans ces temps de ténèbres et de superstition, le condui-