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ISABELLE DE BAVIÈRE


mal ; possédant enfin tous les vices, que ne rachetait aucune vertu.

Telle était la fille du duc de Bavière, telle était celle que la main de Dieu plaçait sur le trône de France, parce qu’il avait sans doute des hommes à punir.

Avant qu’Isabelle partît de la cour de son père, des peintres y furent envoyés pour rapporter au roi des portraits de cette princesse, et dans la crainte qu’elle ne plût pas, on avait exigé qu’elle n’entrerait en France que sous le déguisement d’une pèlerine ! Elle y joignit celui de la vertu ; mais ce n’était que pour un moment.

L’effet que produisirent les portraits sur le cœur du roi fut aussi vif que prompt. Il brûla de posséder Isabelle dès qu’il eut aperçu son image : il ne prendrait, disait-il, ni nourriture ni sommeil, que cette belle personne ne fût en sa puissance. Ce qui fit que la duchesse de Brabant dit au duc de Bourgogne : Assurez votre neveu que nous guérirons bientôt sa maladie.

Effectivement, on supprima tous les préparatifs de cet hymen qui devait d’abord se célébrer à Arras, et le lendemain de l’arrivée de la princesse, les deux époux se rendirent dans la cathédrale d’Amiens où se fit la cérémonie. La reine y fut conduite dans un char couvert de drap d’or, les