en face de l’exécution, que tous les coupables ne sont pas
punis, et qu’il reste encore bien des exemples à faire. Le
roi approuve ce cruel avis : à l’instant tout fléchit aux
pieds du souverain ; les femmes crient miséricorde. Le
roi se laisse toucher et, d’après les conseils du duc de
Bourgogne qui dans le fait aime mieux de l’argent que
du sang, Charles accorde la vie aux coupables, moyennant
une amende plus forte que la moitié de leurs biens. Tout
ne reste pourtant pas au duc de Bourgogne, celui de Berri
partage ; on demande la part des troupes, mais on est
sourd à cette juste réclamation, et la subsistance des
honnêtes gens ne sert qu’à nourrir l’avarice et la rapacité
des spoliateurs de la France. Les impôts se rétablissent
et le peuple n’a plus que ses larmes.
La guerre recommence en Flandre ; le duc de Bretagne, qui jusqu’alors n’a fourni que de faibles secours, paraît cette fois en personne ; on le devine, et sa conduite prouve sa fausseté. Le Breton est Anglais, on le voit, mais le bon Charles a peur de se tromper ; la franchise est si loin de la fourberie qu’elle ne la conçoit même pas : et Charles se conduit avec ce traître comme s’il lui était même impossible de le soupçonner.
Le comte de Flandre meurt ; et cet événement met le comble à la grandeur du duc de Bourgogne, naturel héritier de ce prince.
Mais sans qu’on puisse en démêler la cause, le Languedoc, l’Auvergne et le Poitou se soulèvent ; les