perdre ; et Jeanne, n’ayant plus que des ennemis,
trouva bientôt chez eux l’indigne mort qu’ils
lui désiraient. Mais cette scène atroce ne nous
regardant point, nous ne devons plus occuper
nos lecteurs des détails qui y ont rapport : en
désigner les causes, les rattacher à la femme dont
nous écrivons l’histoire nous suffit ; bornons-nous
à cette réflexion bien cruelle, que, pour des raisons
ignorées de nous et que nous devons respecter
sans doute, la volonté de Dieu laissa mourir
tranquillement, et à un âge très avancé, la perfide
Isabelle, couverte de crimes, tandis qu’elle
fit périr sur un échafaud, à la fleur de son âge,
la créature la plus sage, la plus courageuse et la
plus étonnante de son siècle.
Cependant, quel que soit le désir que nous ayons de n’entrer dans aucun des détails du procès de cette infortunée, il est une circonstance, si fort à l’appui de tout ce que nous venons de dire, et si bien constatée dans les pièces originales dont nous avons également parlé, qu’il nous devient impossible de la passer sous silence.
Isabelle, dans le cours de l’instruction, voyait souvent le duc de Bedford, tant pour s’instruire de tout ce qui se passait, que pour le fortifier dans les résolutions qu’elle lui avait suggérées. À l’une de ces conférences, elle persuada au duc qu’il