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ISABELLE DE BAVIÈRE


fait pour elle ; notre parti déjà très chancelant n’a pas besoin de cela pour chuter, et vous savez quelle impression fait sur ce peuple ignorant tout ce qui tient à la superstition. Dites à l’inquisiteur de la réclamer ; il le doit, puisque cette fille est véhémentement soupçonnée de plusieurs crimes sentant l’hérésie… crimes qui ne peuvent ni se dissimuler ni éviter la punition. Il faut donc que ce moine, que vous ferez agir, vous supplie de lui livrer cette femme, comme dépendante d’un office dont il est le chef, élu par le Saint-Siège ; et une fois que cette sorcière sera dans ses mains, dites-lui de procéder le plus tôt possible à son exécution.

« Isabeau de Bavière, reine de France. »

Voilà ce que la reine écrivit. En vertu de cette lettre, l’inquisition réclama Jeanne, à peu près dans les mêmes termes, ainsi que le prouvent les pièces du procès qui sont à la portée de tout le monde.

Si l’université écrivit dans le même sens, ce fut sans doute par ordre du duc de Bedford, qui lui prescrivit les mêmes termes employés par l’inquisition, et toujours d’après les instigations d’Isabelle ; mais l’université ne fit rien de son chef : elle ne le pouvait ni ne le devait ; et si l’on trouve à la bibliothèque impériale, annexé au procès de