de Bedford ce qu’on va lire et ce que nos recherches
nous ont fait trouver ; et le 27 est la date de la
réclamation de Pierre Martin. Que l’on convienne
au moins que cette concordance est bien à l’appui
de l’opinion que nous émettons ici, et que justifient
mieux que toutes les pièces authentiques qui la
font naître.
Voici donc l’écrit qu’Isabelle fit à l’instant passer à Bedford, et dont on retrouve si bien et l’esprit et le sens dans la réclamation de Jeanne, faite à l’inquisition par le frère Martin.
« Vous sentez de quelle importance il est pour vous, duc de Bedford, de faire promptement condamner cette maudite sorcière qu’on nomme Jeanne la pucelle, prise par un de vos braves Anglais et maintenant confiée aux soins du comte de Ligny, Jean de Luxembourg. C’est cette damnable créature, soufflée par l’esprit de Satan, et se disant toujours inspirée par de fallacieuses révélations, qui a conduit à travers mille périls le prétendu roi Charles se faire couronner à Reims. Mais Dieu nous en fait justice ; elle a été punie de ce méfait par des blessures et par sa captivité. Vous l’avez maintenant, gardez qu’elle n’échappe : la confiance entière que le Français a dans elle la rendrait plus redoutable encore ; on dirait que c’est un miracle que Monseigneur le benoît Dieu