Londres sous le n° 1601. Ils y verront le contraire
de ce qu’ils écrivent. Mais ils n’avaient aucune
connaissance de ces pièces quand ils compilaient
les matériaux de leur histoire : en ce cas pourquoi
écrivaient-ils ? Est-il raisonnable de traiter des
matières aussi sérieuses, sans avoir autour de soi
tout ce qu’il faut pour les éclairer ? Qui les contraignait
à prendre la plume ? Qui les obligeait à ne
nous donner que de demi-instructions, qui obscurcissent
les faits au lieu de les éclaircir, et à reléguer
dans le fond de son palais une femme qui n’a cessé
d’agir que dans les dernières années de sa vie ? Est-ce
donc la peine d’écrire l’histoire, quand on est
aussi mal informé ?
En attendant d’autres détails fournis par le manuscrit précité, peignons la joie de la reine lorsqu’elle apprit que Jeanne d’Arc, si détestée d’elle à cause des services qu’elle rendait à Charles, venait d’être faite prisonnière au siège de Compiègne par un archer anglais qui l’avait saisie après l’avoir renversée de son cheval. De ce moment, Isabelle ne cessa de concourir à la perte de cette infortunée. Dans cette intention, elle adressa au duc de Bedford l’écrit qu’on va bientôt lire, et que nous traduirons littéralement du manuscrit anglais dont il vient d’être question ; mais détruisons auparavant quelques préjugés qui n’avaient