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ISABELLE DE BAVIÈRE


de part à l’arrestation du carme Pierre, qui avait été porter aux commandants des troupes de Charles toutes les pièces d’une conspiration qui venait de se tramer dans Paris. Ce moine, saisi dès qu’il reparut, nomma, dans les tourments de la question, une grande partie de ceux qui l’avaient fait agir et qui, comme lui, périrent du dernier supplice, pour avoir voulu rentrer sous le joug de leur légitime souverain, à qui son implacable mère avait juré une haine éternelle et qui ne manquait aucune occasion de la lui prouver.

Un instant de bonheur vint pourtant luire encore à ses yeux. Son petit-fils, le roi Henri VI d’Angleterre, né de la princesse Catherine, sa fille bien-aimée, vint se faire couronner à Paris ; et l’on ose nous dire que, reléguée dans son palais, Isabelle fut étrangère à tout cela : quelle absurdité ! Eh quoi ! les historiens veulent qu’une femme qui venait de jouer un rôle aussi important, et qui se ressentait encore, de l’éclat de ce rôle par la présence d’un roi son petit-fils, et roi d’une nation aussi chère à son cœur, on veut que cette femme soit restée dans l’inaction lors d’un événement aussi intéressant pour elle ? Que ces gens mal instruits cessent de le prétendre, et que, pour revenir de leur erreur, ils lisent le journal qui traite de ce fait, et qui se trouve à la Bibliothèque royale de