ser le dauphin, lorsqu’il ressentit de si vives douleurs
qu’on fut obligé de le transporter dans une
litière au donjon de Vincennes, où il mourut d’une
fistule, maladie dont la guérison n’était pas encore
connue des médecins.
À peine le sut-on en danger que Warwick et Bedford arrivèrent sur-le-champ, et ce fut entre leurs mains que ce monarque remit ses dernières volontés. Celle qu’il exprima le mieux fut de secourir toujours le duc de Bourgogne et de ne jamais se raccommoder avec le dauphin. Il laissait à Philippe la régence du royaume de Charles VI, et à son refus, au duc de Bedford. Il remit celle du royaume d’Angleterre à son autre frère, le duc de Glocester.
Ces dispositions faites, il expira avec toute la fermeté d’un héros ; mais non sans doute avec cette tranquillité de conscience qui, n’étant le fruit que de la vertu, ne pouvait pas être le partage d’un homme qui mettait la force à la place du bon droit, l’artifice et la fraude à celle de la franchise et de la vérité, venait impunément s’emparer de ce qui ne lui appartenait pas et devenait par cette usurpation la cause seconde de tous les malheurs de la France.
Quand le duc de Bourgogne revint pour assister à ses obsèques, on lui offrit la régence du royaume