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ISABELLE DE BAVIÈRE

On suppose aisément que cette altération ne fut pas désavantageuse à la reine : nous ne connaissons que trop avec quel art elle sut de tous temps profiter des malheurs de l’état.

De ce moment les ennemis du dauphin, soutenus par ce secours, ne tardèrent pas à réunir leurs forces et à travailler de concert à la défaite totale de celui qu’ils voulaient perdre. Tout tendit à ce but important.

Nous ne suivrons dans leur marche aucun des chefs de ces différents partis, de tels faits d’armes appartenant uniquement à l’historien ; d’ailleurs nous nous sommes déjà expliqués sur l’inutilité où nous nous croyons d’entreprendre d’autres récits que ceux qui touchent la personne dont nous écrivons la vie.

Ce fut au siège de Meaux, fait par Henri V, que ce prince apprit la nouvelle de l’heureux accouchement de son épouse, venant de mettre au monde un prince qui régna depuis sous le nom de Henri VI ; ce qui rendait alors Isabelle à la fois belle-mère et grand-mère des monarques anglais : liens bien plus flatteurs pour elle que ceux qui l’attachaient au malheureux dauphin qu’elle ne cessait de persécuter.

En raison de cette naissance, Isabelle ordonna dans Paris des fêtes superbes, qui s’y renouve-