Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/402

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
382
ISABELLE DE BAVIÈRE


effrontément dans Paris… dans Paris qui la laissait vivre, parce qu’il est des fléaux que la main du ciel ne retire de dessus la tête des hommes que quand sa colère est apaisée.

Dès que le dauphin eut appris sa condamnation, il en appela à Dieu et à son épée et continua, en sa qualité de régent du royaume, de vaquer à tout ce qui était nécessaire pour le bien de l’état ainsi que pour le sien. Il convoqua le parlement et l’université dans Poitiers ; mais les chagrins qu’il venait d’éprouver, joints à ceux que lui firent ressentir le départ du duc d’Anjou pour l’Italie et la mort du frère puîné du duc d’Orléans, lui causèrent une maladie fort dangereuse qui, en affaiblissant l’espoir de réparer bientôt ses malheurs, nourrit celui qu’avait la reine de l’en voir promptement accablé. Aussitôt qu’il le put, il négocia en Écosse et en obtint sept milles hommes : cette circonstance, ainsi que quelques autres pour le moins aussi importantes, déterminèrent enfin Henri V à repasser en Angleterre.

Cependant le gain de la bataille de Beaugé, où les Anglais perdirent trois mille hommes et leur général le duc de Clarence, frère du roi, la prise de quelques places, tant en Angoumois qu’en Normandie, quelques autres succès réunis à ceux-là, ravivèrent un peu l’espoir du dauphin